Iles Canaries

 

LES GROOMS AUX ILES CANARIES - 14 et 15 juillet 2016

Spectacle « Rigoletto »

Photos : Marcos Bolanos

 

Notre création 2015 intitulée Rigoletto est présentée au festival « Chalon dans la rue » en juillet 2015. C'est là que Pilar, femme de l'agent Carles Trevino (ex Free Art) assiste au spectacle et l'apprécie énormément. Au point d'en parler à son mari qui est à la recherche de spectacles pour le festival « Temudas » de Las Palmas (iles Canaries).

Les contacts sont rapidement pris et les choses avancent vite. Nous connaissons bien Carles Trevino qui nous a très souvent fait travailler dans le passé en Espagne. Un voyage de repérage est organisé en mars 2016 lors duquel Christophe Rappoport se rend sur place avec Carles. Une magnifique place dans le centre de la ville est choisie pour y installer le spectacle.

Le souci principal va être le transport du décor. Il s'agit d'amener sur place 1 caravane et 1 voiture décapotable. A priori ce n'est pas insurmontable..Nous avons beaucoup voyagé dans le passé mais pas avec des décors. Et les problèmes ne vont pas cesser :

- Au départ nous pensons amener tout le matériel avec nous. Mais nous prenons conscience que les iles Canaries sont très lointaines de la France et que la route est longue : il faut aller prendre le bateau dans le sud de l'Espagne. De plus, nous avons un contrat en France juste avant le départ et un autre contrat juste après le retour. La voiture n'est pas climatisée, très lente et fragile (elle a connu plusieurs pannes).

- Nous changeons donc nos plans pour essayer de trouver une voiture sur place et de n'amener que la caravane. Mais après de multiples recherches sur toute l'ile, il est impossible de pouvoir louer une décapotable pouvant tirer une caravane.

- Nous changeons donc nos plans : nous louons aux Canaries un pick up pouvant tirer une caravane ainsi qu'un camion plateau pouvant recevoir la caravane qui fera le voyage depuis la France. Comme les délais sont très courts, nous engageons 3 chauffeurs qui se relaieront au volant pour arriver à temps.

- Malheureusement, un essai est effectué et notre caravane ne rentre pas sur le camion plateau... Alors que les billets de bateau ont déjà été achetés, nous changeons donc nos plans : nous louons un camion utilitaire qui tirera la caravane. Sauf que les billets de bateau ne correspondent pas à la réservation effectuée... La compagnie de bateau nous réclame des sommes astronomiques pour changer la réservation et le festival nous dit que si nous réservons directement sur le port de Cadiz ce sera beaucoup moins cher. Nous décidons donc de prendre le risque et de changer la réservation directement sur place.

- Notre régisseur Arthur Deslandes âgé de 25 ans est chargé de la lourde tâche d'arriver à temps et de changer la réservation du bateau. Arrivés à Cadiz, rien ne se passe comme prévu : la réservation est très chère et il n'a pas assez d'argent pour payer... Il appelle par monts et par vaux pour réussir à réserver ce billet : dans les bureaux du festival aux Canaries, chez l'agent Carles... Nous sommes en tournée en Lorraine lorsque ce psychodrame a lieu. Il nous appelle en panique alors qu'on est dans le train et notre clarinettiste Axelle qui parle couramment espagnol est chargée de parler à la compagnie de bateaux. L'agent Carles est en colère car il estime ne pas avoir à gérer ce genre de problème. Au final, on arrive à faire un virement bancaire depuis le train à partir d'un téléphone portable. Vive la modernité !!!

Au final, les régisseurs arrivent sur place en temps et en heure. Bravo à eux !!!

Le transport des musiciens en avion va lui aussi être épique :

- Pour faire des économies nous passons par la compagnie lowcost Vueling. Arrivés à l'aéroport nous apprenons que notre avion partira avec 5 heures de retard. La compagnie a en réalité décidé de changer notre vol sans nous prévenir et de nous mettre sur un avion plus tardif. Nous ratons notre correspondance à Barcelone et devons dormir sur place. La désorganisation de la compagnie est totale : on nous amène dans un hôtel à 40 km de Barcelone dans lequel rien n'est prévu. Nous devons atttendre dans le hall pendant 1 heure avant que des chambres puissent être trouvées. Au final nous ne dormons que 3 heures et il faut repartir à l'aéroport. A nouveau rien de prévu : nous devons réserver un taxi nous mêmes et le payer.

- La galère continue car le vol pour les Canaries est complet et 3 d'entre nous n'ont pas de place dans l'avion : ils devront attendre toute la journée à l'aéroport pour arriver à 1 heure du matin sur place avec 24 heures de retard.

- Le transport du saxophone baryton (volumineux) est lui aussi compliqué : nous arrivons à le faire passer en douce mais le steward s'aperçoit qu'il est dans un coffre à bagages. Il ne veut alors rien savoir et le met en soute. Heureusement, il arrivera sans problème sur place.

Arrivés au Canaries, nous sommes heureux car l'accueil est excellent : nous sommes très bien logés dans un hôtel ultra confortable (surtout le petit déjeuner) et l'équipe est très à l'écoute. Malheureusement nous ratons la répétition avec les amateurs à cause du retard de l'avion. Mais ceux-ci sont irréprochables : le festival a engagé une chorale professionnelle (c'est la première fois) et les « gambettes » (nom donné aux comédiennes bénévoles) sont toutes magnifiques... Nous les habillons en mini short et habituellement elles sont censées passer pour des filles faciles. Mais ici aux Canaries, le mini short est porté par toutes les filles !!! Ce n'est pas du tout sexy de porter un tel accoutrement...

Le public attendu est TRES nombreux et nous dépassons largement la jauge prévue qui est de 400 spectateurs. Le festival a installé un immense gradin en face de notre décor censé accueillir les 1000 spectateurs. Le lieu de jeu est une magnifique place en face d'une cathédrale dans le quartier central de « Las Palmas de Gran Canaria ».

Nous faisons plusieurs essais sans micros mais le son n'est pas suffisamment bon. Nous décidons alors d'amplifier tout le monde. Le festival a mis les petits plats dans les grands et le matériel choisi est excellent (marque Seinheiser). Ici ils ont l'habitude d'organiser des spectacles et ils ont les moyens : la qualité du son produit est excellente malgré la brise quasi permanente dans les micros.

Nous n'avons pas beaucoup de temps sur place mais nous prenons quelques heures de répit : la ville est très agréable avec un centre colonial où était passé Christophe Colomb. Le climat est lui aussi parfait avec une grosse chaleur mais un petit vent permanent rafraichissant l'atmosphère. Le coût de la vie est bien moins élevé qu'en France avec de l'alcool à très bon marché. Le soir, des centaines de filles magnifiques très courtement vêtues déambulent dans les rues. Les Canaries sont un célèbre lieu de rencontre de célibataires. La plupart d'entre nous passent à la plage ou à la piscine de l'hôtel faire trempette.

- Nous avons traduit des passages du spectacle en espagnol et nous confectionnons des pancartes pour qu'on puisse nous comprendre. Tout le monde s'y met d'arrache pied. Nous passons beaucoup de temps à travailler nos traductions pour être au point le moment venu.

- La chorale est excellente avec des choristes de l'opéra. Jamais nous n'avons eu un tel niveau de chant. Le festival Temudas n'a pas fait les choses à moitié. Ils sont tellement au point qu'ils sont très bruyants et qu'il est difficile de se concentrer dans les loges avant le début du spectacle. Ici c'est tout le temps la fête !

- Comme prévu, une foule compacte débarque à l'heure dite. Nous avons le trac avec les micros et les traductions en espagnol à assurer.

Au final les 2 représentations se passent à merveille avec tout de même quelques trous de mémoire en espagnol pour certains... Nous sommes heureux du niveau musical qui s'améliore de représentation en représentation.

A la fin du spectacle le deuxième soir, un petit bœuf est organisé avec la chorale. C'est très joyeux et improvisé. Nous sommes tous très heureux au point qu'un spectateur met un commentaire sur facebook où il dit qu'il a préféré le bœuf improvisé au spectacle !

La soirée se termine à 5 heures du matin alors que nous quittons l'hôtel à 6 heures pour prendre notre avion.

Nous n'avons qu'une envie : revenir au plus vite.

 

Christophe RAPPOPORT (trompettiste des Grooms)

 

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